Face à la menace d’un retour du péage pour les non-résidents, une association voit le jour pour défendre les droits des résidents secondaires, désormais en première ligne de la contestation.
Oléron, notre correspondant.
C’est une annonce qui a fait l’effet d’un séisme sur l’île : le possible rétablissement du péage au pont d’Oléron pour les non-résidents, incluant les résidents secondaires, a réveillé les tensions longtemps enfouies entre élus locaux et cette population à part entière. En réponse, une mobilisation s’est rapidement mise en place. À l’avant-garde de cette contestation : des retraités résidant à temps partiel sur l’île, qui ont décidé de ne pas rester silencieux.
De cette onde de choc est née l’association ORS (Oléron Résidents Secondaires), une structure militante qui entend défendre les droits de ceux qui, bien qu’absents à l’année, ont fait le choix d’investir sur le territoire oléronais, souvent à prix fort.
Pour l’ORS, cette décision de réinstaurer un péage discriminatoire est non seulement injuste mais aussi révélatrice d’un mépris latent. Aux yeux de certains élus, les résidents secondaires seraient des intrus, des étrangers au « microcosme oléronais », et dans les pires discours, des profiteurs qu’on accuse à la moindre difficulté foncière ou organisationnelle.
Mais cette fois, trop c’est trop. Les membres de l’ORS n’ont pas l’intention de laisser passer cette mesure sans réagir. « Il est temps de nous organiser, de faire entendre notre voix et de rappeler que nous sommes aussi des acteurs de cette île », martèle un autre porte-parole du collectif.
L’association prévoit d’ores et déjà une série d’actions : courriers aux élus, présence dans les conseils municipaux, pétitions, et pourquoi pas, recours juridiques. L’objectif est clair : obtenir la reconnaissance pleine et entière des résidents secondaires comme parties prenantes de l’avenir d’Oléron.
Dans une période où les tensions territoriales entre résidents permanents et secondaires s’exacerbent un peu partout en France, l’affaire du pont d’Oléron pourrait bien devenir un symbole national.
Affaire à suivre : une réunion publique est d’ores et déjà annoncée pour le mois prochain, l’ORS appelant tous les résidents concernés à se rassembler pour bâtir une riposte collective.