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Devenir “nantis” après une vie de labeur – une réalité bien loin des clichés

À une époque où les tensions intergénérationnelles s’aiguisent, il devient nécessaire de rappeler certaines vérités historiques et sociales, afin de résister aux discours simplificateurs qui opposent les générations. Loin des stéréotypes qui présentent les retraités d’aujourd’hui comme des “nantis”, il faut rappeler que bon nombre d’entre eux ont bâti leur patrimoine non pas grâce à des privilèges, mais au prix d’une vie de travail, d’économies… et de choix souvent douloureux.

Parmi ces choix, nombreux sont ceux qui ont quitté très jeunes leur village natal, leur région d’origine, leur terre familiale, pour aller chercher du travail ailleurs — parfois en ville, parfois à l’étranger. Ce déracinement, loin d’être anodin, a été pour beaucoup la condition nécessaire à une ascension sociale modeste, mais réelle. C’est souvent au prix de cette séparation, de cette rupture intime avec leurs racines, qu’ils ont pu construire un avenir plus stable pour eux et leurs enfants.

Ces générations ont connu une époque sans semaine de 35 heures, sans réelle protection contre la pénibilité, sans congés abondants. Elles ont enchaîné les années de dur labeur, parfois dans des conditions physiques éprouvantes. Le confort dont certains jouissent aujourd’hui, à la retraite, est le résultat d’un mode de vie marqué par l’effort, l’épargne, la discipline et des renoncements constants.

L’achat d’une résidence secondaire – souvent dans des zones aujourd’hui prisées – n’était pas un luxe ostentatoire, mais l’aboutissement d’un projet de toute une vie. Ce patrimoine n’est pas hérité d’un capitalisme familial, mais bâti pierre après pierre, euro après euro, au fil des décennies.

Il est compréhensible que les jeunes générations, confrontées à un contexte économique beaucoup plus incertain – salaires stagnants, précarité croissante, accès au logement de plus en plus difficile – puissent ressentir frustration ou incompréhension. Mais cette perception, si elle n’est pas nuancée par une compréhension du passé, risque de sombrer dans l’injustice.

Ces retraités ont contribué à reconstruire la France de l’après-guerre. Ils ont cru à l’effort collectif, au progrès social, et ont misé sur le long terme. Les juger à l’aune de critères contemporains, sans tenir compte du contexte dans lequel ils ont vécu, revient à effacer une part essentielle de notre mémoire collective.

Cet article a donc pour vocation de rétablir un regard plus juste sur ces parcours de vie. Car derrière ce qui peut aujourd’hui apparaître comme un confort acquis se cache, en réalité, une vie faite de travail, de privations… et de courageuses décisions, comme celle de quitter tout ce qu’on connaissait pour tenter de construire un avenir meilleur.

3 commentaires sur “Devenir “nantis” après une vie de labeur – une réalité bien loin des clichés”

  1. Quel beau texte et si juste, cela met un peu de baume au coeur après toutes ces critiques à l’égard de nous tous, résidents secondaires familiaux. .
    Merci à l’auteur.

  2. Il est vrai que j’ai reconnu dans ce texte l’histoire qu’a vécu mon père breton qui a quitté sa Bretagne natale pour venir vivre à Paris ou il s’est installé pour la vie. Lorsqu’il a hérité de la maison familiale bretonne, il l’a vendu pour acheter une résidence secondaire à Oléron ou là ou il passait ses vacances depuis de nombreuses années. Cette résidence secondaire est devenue la notre maintenant, nous et nos enfants ainsi que nos petits enfants y sommes totalement attachés. Lorsque j’entends dire qu’il faut être « un enfant du pays », être né sur l’ile ou y vivre en résidence principale sinon vous ne comptez pas cela fait mal au cœur et c’est dur à entendre.

  3. Que les Oléronais « Pure souche » CEUX QUI NOUS CRITIQUENT (heureusement ils ne sont pas tous pareils) qu’ils se regardent dans une glace, eux qui louent à prix d’or en période estivale à des touristes de passage, ce sont les mêmes qui nous reprochent le manque de logement à l’année. Pourquoi n’ont-ils pas fait comme nous? acheter une maison en ruine, il y a 30 ANS, nous n’avions pas les moyens financiers pour mieux, nous avons loué la maison d’en face en attendant qu’une entreprise locale refasse complétement la toiture, et depuis 30 ANS petit à petit nous avons restauré de nos mains,heureusement mon mari était du bâtiment.JE SUIS FIERE D’ETRE UNE FEMME DE 75 ANS, qui a fait sa carrière dans un bureau,je sais poncer, peindre les murs,le bois,le métal, j’ai acquit des connaissances en électricité, remontage d’un mur en pierres, ma spécialité reste le carrelage.Et maintenant les amis, les enfants, les petits enfants viennent consommer sur l’ile d’Oléron en lieu et place d’un tas de cailloux en ruine, et ceci toute l’année, même en périodes creuses, nous n’avons jamais loué notre maison, nous l’aimons trop. Toutefois nous sommes entourés de gentils voisins OLERONNAIS, que nous apprécions beaucoup, qui ont été témoins de notre dur labeur, et nous le rendent biens, notamment en nous proposant de profiter du ramassage de leur poubelle (comme il le font entre eux) au cas ou nous dépasserions les 4 ramassages sur le 3ème trimestre, nous n’avons pas eux à le faire car nous sommes très respectueux et trions très bien, et pourtant les autres trimestres nous n’enregistrons aucun ramassage. Nous pourrions écrire longtemps, en citant ceux que l’ont veut spolier de leurs terrains à camper, que les OLERONAIS PURES SOUCHES, ont vendus au prix du constructible, ces terrains aujourd’hui très biens entretenus pour la pluparts, à qui on reproche le visuel, que dire du propriétaire de l’ancien moulin au carrefour sur la route de ST Georges, qui ressemble à « une casse » de vieux véhicules, il doit-être puissant! ni l’ancien maire, ni la nouvelle élue, n’ont fait changer les choses, que font-ils? au lieu de perdre leur temps sur nous, voilà un sujet qui concerne tout le monde, et qui pollue l’environnement. MERCI A VOTRE NOUVELLE ASSOCIATION

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